Les 7 principaux freins qui m’empêchent de me lancer dans un 360° feed-back à titre personnel

Le 360° feed-back est l’outil de prédilection utilisé par les sociétés du CAC 40 (tous les ans, tous les 2 ans) pour développer les dirigeants et cadres dirigeants. Il consiste à comparer l’image que le bénéficiaire du 360 a de lui avec l’image perçue par son entourage. Cette comparaison porte sur ses compétences managériales et son leadership. Son entourage est constitué de tous les interlocuteurs avec lesquels il est en relation dans son environnement de travail ( par exemple son hiérarchique, ses pairs ou collègues, ses collaborateurs directs, d’autres interlocuteurs, etc.).


Se lancer dans un 360° feedback est une démarche qui peut effrayer ou rebuter certains !
Quels sont les principaux freins qui empêchent de se lancer dans un 360° feedback ?
Voici les freins les plus couramment exprimés. Les verbatims sont repris des arguments entendus !

 

1. C’est un outil de l’entreprise et mon entreprise ne l’utilise pas

Oui, j’ai entendu déjà parler du 360° ! Personnellement, je n’en ai jamais fait. Je connais des gens qui l’ont fait et qui ont trouvé ça génial ou très riche d’ailleurs. J’en connais d’autres qui sont très méfiants par rapport à de tels outils !

C’est sûr que je serais partant(e) si l’entreprise me proposait de faire un 360. Je serais bien curieux(se) de savoir quel résultat je pourrais obtenir ! Il se trouve que mon entreprise n’a pas usage de tels outils. Je me vois mal faire moi-même un 360 même si aujourd’hui il existe une solution pour faire son 360 en toute autonomie à un coût très accessible (www.360-feedback-enligne.fr)  !

Eléments de réflexion : Pourquoi se priver de se lancer dans un 360 à titre personnel puisque l’entreprise n’a pas de tels usages aujourd’hui ? Votre entreprise pourrait trouver votre démarche très  intéressante et témoignant d’un fort engagement de votre part et vous pourriez peut-être même demander le remboursement de votre 360 auprès de votre entreprise (votre interlocuteur RH, votre manager). Quant à ceux qui ont développé une certaine méfiance par rapport à de tels outils, il est fort à parier que le 360 n’a pas été fait dans les conditions dans lesquelles il est usage de le faire : le rapport est destiné exclusivement au bénéficiaire et les réponses des répondants sont anonymes.

2. Je vais passer pour qui ?

Si je fais un 360 d’abord je ne suis pas sûr(e) que les gens que je pourrais interroger connaissent le principe de l’outil. Et surtout, ils risquent de me prendre pour une personne prétentieuse, bien imbue d’elle-même. Pas envie  forcément envie de paraître narcissique.

Eléments de réflexion : le 360° feed-back est un outil qui vous positionne aux antipodes d’une personne prétentieuse, imbue d’elle-même. C’est bien tout le contraire ! Il faut être modeste pour demander l’avis de son entourage, pour demander en fait de l’aide pour s’améliorer. Ce n’est pas d’ailleurs que de la modestie dont il faut faire preuve, il faut aussi avoir du courage ! Oui le 360 feed-back est un outil qui demande un peu de courage pour confronter son image à l’image perçue par son entourage.

3. Il ne faut pas confondre ce que les gens pensent et la réalité

Non je ne veux pas faire de 360 car cela repose sur la subjectivité. Et il faut distinguer la subjectivité de la réalité. À quoi cela me servirait-il de savoir ce que les gens pensent de moi si ce n’est pas en vérité et en accord avec la réalité des faits ?

Comment je pourrais apporter crédit à de tels éléments subjectifs ?

Eléments de réflexion : effectivement le 360° feed-back est un outil qui permet de collecter les perceptions subjectives de notre entourage professionnel. Ce sont avec ces perceptions subjectives que nous travaillons, que nous entrons avec en relation avec notre environnement. Les connaître (ce que permet le 360° feed-back) c’est pouvoir travailler sur soi pour améliorer la façon dont on interagit avec son environnement et finalement améliorer l’impact que l’on a dans son environnement. C’est un outil extrêmement puissant et en même temps d’une grande simplicité sur le plan théorique (puisque la notion de la perception subjective de l’autre est accessible par  un enfant de sept ans).

4. Je me connais je n’ai pas grand-chose à apprendre sur moi

Et qu’est-ce que j’apprendrais avec un 360 que je ne connais pas déjà ? J’ai le sentiment de bien  me connaître et de connaître mes forces et mes faiblesses.

Qu’est-ce que le 360 pourrait m’apprendre de plus ? Je ne vois pas vraiment.

Eléments de réflexion : on peut croire ou penser bien se connaître soi-même mais connaît-on véritablement l’image que les autres ont de nous? L’image que l’on rayonne dans son entourage ? En refusant de faire un 360° feed-back, il est sûr que je m’interdis de comparer la connaissance que j’ai de moi avec l’image que me renvoie mon entourage. Le 360 est basé sur la confrontation d’images, la perception que j’ai de moi versus la perception que les autres ont de moi. Cette confrontation permet d’en déduire des points de force et des axes de progrès connus de soi et confirmés par son entourage mais aussi et surtout des points de force et des axes de progrès inconnus de soi mais révélés par son entourage. Les points de force révélés par son entourage constituent du potentiel directement exploitable si on se les approprie. Les axes de progrès révélés par son entourage constituent de véritables facteurs de risque, qui, peut-être, gagneraient à être travaillés prioritairement (cela, en fonction de la situation). En effet, à l’issue d’un 360°, on retire usuellement, 2 à 3 axes de progrès qui sont pertinent et qui vont faire la différence dans la façon d’interagir avec son environnement.

5. J’ai peur de ce que je vais découvrir

Oui je trouve que le principe du 360 feedback est quelque chose de très intéressant. Je suis plutôt curieux(se) de nature. Mais en fait, je préfère ne pas savoir : je n’ai pas envie de savoir d’ailleurs. J’ai vécu très bien jusqu’ici sans savoir. Une fois que je saurai ce que les autres ont comme image de moi, je serais bien avancé(e) franchement. Je ne vois pas du tout ce que cela pourrait m’apporter si ce n’est du stress, des angoisses … et si en plus je n’arrivais pas à changer.

J’ai l’impression que la seule chose que je puisse gagner c’est de perdre la confiance que j’ai en moi.

Franchement,  je ne vois pas tellement le gain.

Eléments de réflexion : il est clair que le processus 360° feed-back, notamment avec le rapport, peut nous chahuter pas mal. Souvent à des postes de management, nous avons peu l’occasion de nous poser et de réfléchir sur l’impact que nous avons sur notre environnement. Nous avons également une image élogieuse de nous-mêmes, souvent idéalisée pas toujours en rapport avec celle que perçoit notre entourage. En jouant l’autruche (ne pas accéder à cette image perçue par notre entourage), on se prive d’éléments riches pertinents de connaissance de soi pour bâtir un plan de progrès qui fait sens pour nous et qui va nous mettre dans une autre dynamique et une autre énergie.

6. Je viens de passer un profil de personnalité

Je viens de passer un profil de personnalité. Je n’étais pas d’ailleurs le(a) seul(e) dans ce cas à bénéficier du profil de personnalité qui nous a été débriefé par un expert. Est-ce que le 360 ne va pas finalement faire doublon ? Si je me lançais dans un 360° feedback, est-ce que je ne risque pas d’observer dans le rapport du 360° des éléments qui rentreraient en contradiction avec les résultats de mon profil de personnalité ?

Comment je pourrais trancher ?

Eléments de réflexion : le profil de personnalité est un exercice qui très intéressant surtout s’il ne réduit pas une personne de façon caricaturale à un fonctionnement établi. Le profil de personnalité repose sur un modèle théorique qui est une représentation « simplifiée » de notre fonctionnement interne qui restera toujours complexe. D’ailleurs il arrive fréquemment que le fonctionnement décrit ou prédit par le profil de personnalité ne colle pas sur certains points avec la façon dont nous semblons nous comporter. Si le profil de personnalité décrit le fonctionnement interne, le 360° feed-back donne accès à la perception par notre entourage de notre fonctionnement externe. La vision des 2 points de vue fonctionnement interne et externe est complémentaire. On peut voir comment se traduit notre fonctionnement interne dans notre environnement. Certes on ne pourra pas changer complètement notre moteur interne mais au moins on pourra voir comment mettre de l’huile dans les rouages pour que le moteur soit plus « huilé ».

7. Je n’ai envie d’embêter personne

Franchement aujourd’hui tout le monde court après le temps. Ai-je tellement d’importance pour demander aux personnes de mon entourage de me consacrer 10 à 15 minutes de leur temps ? Si elles ne répondaient pas d’ailleurs j’aurais l’air bien malin.

Non décidément je pense que les autres ont bien d’autres choses à faire que de répondre à mon questionnaire 360° feedback.

Eléments de réflexion : Savez-vous qu’en règle générale, nous adorons aider notre prochain ? Lorsque cette demande est faite avec que respect de l’autre en signifiant notre souhait de nous améliorer et dans la protection des retours de l’autre (anonymat de ses réponses), les répondants consacrent facilement le temps de réponse à un questionnaire 360 feed-back (autour de 10mn). Il faut savoir également que la réponse à un questionnaire est un processus auto réflexif qui alors qu’on répond pour un autre permet, en passant, de s’interroger soi-même. Lorsqu’après le 360 on remercie les personnes qu’on a sollicitées en leur indiquant éventuellement que l’on va travailler sur tel ou tel axe (la communication par exemple qui est un des trois points principaux de progrès), elles ont le retour de leur investissement en temps qui reste très mesuré.

 

Consignes pour ce module

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