{"id":317,"date":"2014-10-16T02:53:43","date_gmt":"2014-10-16T01:53:43","guid":{"rendered":"https:\/\/www.360-feedback-enligne.fr\/blog\/?p=317"},"modified":"2014-10-24T12:34:57","modified_gmt":"2014-10-24T11:34:57","slug":"le-burnout-ce-quil-faut-savoir-pour-leviter","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.360-feedback-enligne.fr\/blog\/le-burnout-ce-quil-faut-savoir-pour-leviter\/","title":{"rendered":"Le burnout : ce qu\u2019il faut savoir pour l\u2019\u00e9viter (2\/2)"},"content":{"rendered":"

Dans le premier article, nous avons d\u00e9fini le burnout et avons recens\u00e9 les principaux signaux d\u2019alerte.<\/p>\n

Le burnout \u00e9tant l\u2019issue d\u2019un processus qui s\u2019inscrit dans la dur\u00e9e, il est int\u00e9ressant de de comprendre comment ce processus se d\u00e9ploie.<\/p>\n

\u00a0\"burnout12\"<\/a><\/p>\n

Les quatre phases du burnout<\/h2>\n

Quelle que soit la nature du travail et le mode de relation que le collaborateur qui fait l\u2019objet d\u2019un burnout<\/strong> entretient avec son responsable hi\u00e9rarchique, on d\u00e9nombre 4 phases. Ces phases peuvent varier non seulement d\u2019un individu \u00e0 l\u2019autre mais aussi au cours du temps.<\/p>\n

 <\/p>\n

Phase 1\u00a0: le plaisir au travail<\/h3>\n

Impliqu\u00e9 fortement avec un engagement constant, le collaborateur montre une satisfaction professionnelle en acceptant de bonne gr\u00e2ce les aspects n\u00e9gatifs de son travail et en s\u2019appliquant et en pers\u00e9v\u00e9rant dans les t\u00e2ches confi\u00e9es. Dans cette \u00e9tape le collaborateur a le sentiment d\u2019\u00eatre reconnu et r\u00e9compens\u00e9 justement pour les efforts qu\u2019il entreprend.<\/p>\n

Phase 2\u00a0: le sur engagement<\/h3>\n

Dans cette phase, la motivation et la satisfaction reste forte mais la sph\u00e8re du travail envahit progressivement le champ personnel et priv\u00e9 du collaborateur. Il va alors accorder beaucoup moins d\u2019importance \u00e0 ses besoins personnels (qu\u2019il s\u2019agisse de ses loisirs, de la pratique d\u2019un sport), ou \u00e0 ses besoins sociaux (de sorties entre amis, familles).<\/p>\n

Le temps de travail d\u00e9passe largement les 50 heures hebdomadaires ce qui fait souvent grincer l\u2019entourage et la famille. Les premiers signes de fatigue physique qui commencent \u00e0 appara\u00eetre sont largement minimis\u00e9s quand ils ne sont pas ignor\u00e9s tout simplement par le collaborateur lui-m\u00eame.<\/p>\n

Phase 3 :\u00a0l\u2019acharnement fr\u00e9n\u00e9tique<\/h3>\n

Devant l\u2019accumulation des contraintes et le stress grandissant, le plaisir au travail s\u2019amenuise progressivement. Parall\u00e8lement l\u2019anxi\u00e9t\u00e9 va grandir et l\u2019estime de soi diminuer peu \u00e0 peu. Le collaborateur faisant preuve de moins d\u2019empathie que par le pass\u00e9, il devient critique et peut manifester de l\u2019agression verbale vis-\u00e0-vis de son entourage (collaborateurs, coll\u00e8gues). Les manifestations de sur engagement deviennent compl\u00e8tement \u00e9videntes notamment dans la sph\u00e8re priv\u00e9e.<\/p>\n

\u00c9tape 4\u00a0: l\u2019effondrement<\/h3>\n

Cette derni\u00e8re \u00e9tape est peut-\u00eatre la phase finale d\u2019un long processus qui peut durer des mois. Le collaborateur craque litt\u00e9ralement\u00a0: il a perdu toute capacit\u00e9 d\u2019initiative et le cynisme auquel il pouvait faire appel peut c\u00e9der alors le pas \u00e0 de la violence y compris physique. Cet effondrement de la personnalit\u00e9 affecte toutes les dimensions psychiques, \u00e9motionnelles et physiques. Ce qui peut se traduire par une d\u00e9pression majeure et le risque de passage \u00e0 l\u2019acte suicidaire n\u2019est surtout pas prendre \u00e0 la l\u00e9g\u00e8re<\/p>\n

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Illustration\u00a0: t\u00e9moignage de Aude SELLY, Gestionnaire RH dans un grand groupe<\/h2>\n

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\"Couverture-livre-aude-selly\"<\/a>\u00a0Son livre \u00ab\u00a0Quand le travail vous tue. Histoire d\u2019un burnout et sa gu\u00e9rison\u00a0\u00bb, 2013, Editions Maxima,<\/p>\n

Ar\u00e8s avoir obtenu un poste de gestionnaire de ressources humaines dont elle r\u00eavait depuis plus de 10 ans, Aude manifeste sa motivation et sa fiert\u00e9 d\u2019assumer ce poste qu\u2019elle qualifie d\u2019id\u00e9al. Elle adorait son travail et s\u2019y investit plus que de raison : au bout de 15 jours, elle a d\u00e9j\u00e0 fait deux nuits blanches (gestion de la paye). Ce poste ne jouissant pas de d\u2019un descriptif avec des t\u00e2ches limit\u00e9es elle accepte volontiers toutes les nouvelles choses \u00e0 faire. \u00c0 noter qu\u2019avant elle, trois autres gestionnaires se sont succ\u00e9d\u00e9 et n\u2019ont finalement pas convenu. Elle a \u00e0 c\u0153ur de ne pas d\u00e9cevoir.<\/p>\n

Les premiers troubles du sommeil ont commenc\u00e9 \u00e0 se manifester : Aude se r\u00e9veillait la nuit en se disant \u00ab\u00a0je n\u2019ai pas termin\u00e9 ci, je n\u2019ai pas fait \u00e7a\u00a0\u00bb. Dormant mal, elle ressent de la fatigue. Au bout de six mois elle souffre d\u2019une premi\u00e8re n\u00e9vralgie qu\u2019elle attribue \u00e0 ses troubles de sommeil. Investie dans son travail elle fait tr\u00e8s peu de pauses, se rendant disponible \u00e0 l\u2019heure du d\u00e9jeuner pour les collaborateurs (elle-m\u00eame renon\u00e7ant \u00e0 d\u00e9jeuner de fa\u00e7on correcte en mangeant le plus souvent sur le pouce et devant l\u2019ordinateur, le distributeur faisant fonction de restaurateur). Elle aura pris 18 kg sur une p\u00e9riode de 3 ans. Progressivement \u00e0 ces manifestations physiques des manifestations cognitives avec des difficult\u00e9s \u00e0 se concentrer \u00e0 m\u00e9moriser, elle m\u00e9lange les noms des gens.<\/p>\n

Deux ans apr\u00e8s son entr\u00e9e dans l\u2019entreprise son responsable hi\u00e9rarchique a \u00e9t\u00e9 licenci\u00e9 du jour au lendemain. Ce fut un grand choc. Elle a n\u00e9anmoins pens\u00e9 qu\u2019elle \u00e9tait toute d\u00e9sign\u00e9e pour reprendre le poste. C\u2019est \u00ab un jeune gamin pistonn\u00e9 qui l\u2019a eu \u00bb. Cet \u00e9l\u00e9ment a \u00e9t\u00e9 sans doute le d\u00e9clencheur qui a fait voler en \u00e9clats toutes les valeurs en quoi elle croyait en tant que responsable RH. A partir de ce moment a commenc\u00e9 la d\u00e9valorisation de soi, en se comparant r\u00e9guli\u00e8rement \u00e0 la personne nomm\u00e9e. Malgr\u00e9 tout, elle continue normalement en s\u2019accrochant \u00e0 son poste en se disant que \u00e7a ira mieux et que le travail finira par payer.<\/p>\n

10 mois apr\u00e8s sa nomination, le responsable RH nomm\u00e9, a \u00e9t\u00e9 licenci\u00e9 de nouveau. Elle s\u2019est de nouveau, retrouv\u00e9e seule sans responsable.<\/p>\n

Avec le temps, elle abandonne ses hobbies\u00a0: le th\u00e9\u00e2tre et le volley. Elle se plaint de n\u2019avoir plus le temps. A la maison, beaucoup de tensions entre son compagnon et elle surviennent \u00e0 cause de son travail. \u00ab\u00a0J\u2019essayais de voir mes amis mais j\u2019avais l\u2019impression que ces moments pass\u00e9s avec eux me prenaient trop d\u2019\u00e9nergie. J\u2019\u00e9tais d\u00e9j\u00e0 tellement \u00e9puis\u00e9e\u2026\u00a0\u00bb<\/p>\n

Le dernier incident qui a \u00e9t\u00e9 fatal est sa contribution \u00e0 une conf\u00e9rence t\u00e9l\u00e9phonique qui rassemblait tous les responsables RH dans le cadre d\u2019un projet de voyage aux \u00c9tats-Unis. Pour Aude il ne lui \u00e9tait jamais venu \u00e0 l\u2019id\u00e9e qu\u2019elle ne pourrait pas en faire partie. En fait elle a re\u00e7u par un simple mail l\u2019annonce de son nom d\u00e9part pour des raisons de restrictions budg\u00e9taires et du fait qu\u2019elle n\u2019avait pas le titre de responsable RH. Le lendemain elle a pris des m\u00e9dicaments dans la perspective de se supprimer. Rattrap\u00e9e et soutenue par son compagnon elle a r\u00e9ussi finalement en r\u00e9chapper.<\/p>\n

Pendant plusieurs mois elle a \u00e9t\u00e9 au repos forc\u00e9. Elle n\u2019est jamais retourn\u00e9e dans l\u2019entreprise avec laquelle elle a n\u00e9goci\u00e9 son d\u00e9part. Elle se sentait coupable puisqu\u2019elle \u00e9tait la seule \u00e0 avoir craqu\u00e9 prenant toute la responsabilit\u00e9 avec un sentiment de honte.<\/p>\n

Puis elle a \u00e9t\u00e9 suivie par une psychologue du travail avec qui elle aura compris qu\u2019elle n\u2019\u00e9tait pas responsable. Elle a remont\u00e9 progressivement la pente et a r\u00e9ussi \u00e0 reprendre confiance en elle.<\/p>\n

 <\/p>\n

Les 10 \u00e9l\u00e9ments pour pr\u00e9venir et \u00e9viter le\u00a0burnout<\/h2>\n

1. Conna\u00eetre les signes avant-coureurs du burnout pour les\u00a0reconna\u00eetre tr\u00e8s vite<\/h3>\n

Ainsi d\u00e8s les premi\u00e8res manifestations il est important de se poser des questions et de commencer \u00e0 prendre, avant de se sentir happ\u00e9 par le travail,\u00a0les premi\u00e8res dispositions pour arr\u00eater le processus de burnout.<\/p>\n

2.\u00a0Clarifier ses limites et ses priorit\u00e9s<\/h3>\n

A l\u2019impossible nul n\u2019est tenu. Tout collaborateur doit s\u2019investir dans des plages de travail raisonnables de fa\u00e7on \u00e0 continuer \u00e0 entretenir une vie sociale et priv\u00e9e satisfaisante, \u00e9l\u00e9ment indispensable de ressourcement d\u2019\u00e9nergie. En acceptant des objectifs ambitieux et\u00a0irr\u00e9alistes c\u2019est d\u2019ores et d\u00e9j\u00e0 se mettre en \u00e9chec ou s\u2019inviter \u00e0 se laisser happer par le travail. Quelque fois, il devient urgent et n\u00e9cessaire d\u2019apprendre \u00e0 dire Non\u00a0!<\/p>\n

3. Partager sa charge de travail<\/h3>\n

Lorsque la charge de travail devient trop importante et impossible \u00e0 tenir dans des limites de temps raisonnable, il convient de trouver des solutions pour r\u00e9duire sa charge de travail\u00a0 ou ren\u00e9gocier les \u00e9ch\u00e9ances de livraison.<\/p>\n

4. Rester en contact avec son environnement et notamment ses coll\u00e8gues<\/h3>\n

Souvent la personne qui se laisse happer par le travail jusqu\u2019au burnout s\u2019oublie dans le travail en finissant par s\u2019isoler et en oubliant aussi l\u2019environnement. Il est important de conserver un ancrage ave son environnement pour continuer \u00e0 entretenir des relations au travail.<\/p>\n

5. Faire des pauses dans la journ\u00e9e et prendre le temps de d\u00e9jeuner<\/h3>\n

Les pauses sont des moments courts tr\u00e8s b\u00e9n\u00e9fiques car elles aident \u00e0 faire des coupures entre activit\u00e9s, des respirations pour mieux reprendre son souffle et le travail apr\u00e8s une activit\u00e9 dense.<\/p>\n

La pause d\u00e9jeuner est essentielle. On ne le dit pas assez mais une bonne alimentation contribue \u00e0 maintenir son capital sant\u00e9 et \u00e0 le d\u00e9velopper.<\/p>\n

6. S\u00e9parer vie priv\u00e9e et vie professionnelle<\/h3>\n

Aujourd\u2019hui, avec les techniques de communication et la densification du travail, il n\u2019est pas rare d\u2019en emporter \u00e0 faire le soir et le week-end. Ces modalit\u00e9s doivent \u00eatre rares et totalement circonscrites \u00e0 des p\u00e9riodes et des occasions exceptionnelles.<\/p>\n

7. Prendre des cong\u00e9s avant d\u2019\u00eatre \u00e9puis\u00e9.<\/h3>\n

Il est important de poser des cong\u00e9s r\u00e9guli\u00e8rement pour prendre du recul et se ressourcer \u2026Bien \u00e9videmment, pour \u00eatre b\u00e9n\u00e9fiques, ces p\u00e9riodes de cong\u00e9s ne doivent pas souffrir de travail emport\u00e9 \u00e0 faire \u00e0 la maison ou sur le lieu de vacances.<\/p>\n

8. Continuer \u00e0 avoir une vie priv\u00e9e et sociale, riche et vari\u00e9e<\/h3>\n

En entretenant une vie sociale riche et vari\u00e9e, on reste en contact avec d\u2019autres personnes, on \u00e9vite ainsi l\u2019isolement qui favorise le fait d\u2019\u00eatre happ\u00e9 par le travail. Ceux-ci peuvent avoir un regard critique sur un investissement par trop important.<\/p>\n

9. Entretenir des centres d\u2019int\u00e9r\u00eat, en dehors du travail<\/h3>\n

Quelque soit le centre d\u2019int\u00e9r\u00eat, celui permet \u00e9galement une diversion et favorise la prise de recul et le ressourcement.<\/p>\n

10. Se d\u00e9penser physiquement<\/h3>\n

Le fait de se d\u00e9penser physiquement favorise, pour certains, une meilleure qualit\u00e9 de sommeil.<\/p>\n

Les activit\u00e9s physiques contribuent \u00e9galement \u00e0 prendre du recul.<\/p>\n

\u00a0\"burnout13\"<\/a><\/p>\n

 <\/p>\n

Il est difficile de dresser le profil type des personnes en danger, susceptibles d\u2019\u00eatre une cible pour le burnout, tant les conditions de travail, d’organisation et de management varient d’un m\u00e9tier \u00e0 un autre.<\/p>\n

M\u00eame si le burnout peut potentiellement toucher tout le monde, nous ne sommes pas tous \u00e0 \u00e9galit\u00e9 face \u00e0 ce risque: certains parviennent se prot\u00e9ger quand d’autres, \u00e0 l’inverse, sont incapables de mettre \u00e0 distance la sph\u00e8re professionnelle qui va progressivement envahir leur vie priv\u00e9e.<\/p>\n

Si on est d\u00e9j\u00e0 engag\u00e9 dans un processus de burnout, il convient de ne pas prendre les sympt\u00f4mes \u00e0 la l\u00e9g\u00e8re et de consulter son m\u00e9decin.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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